Les Maillotines et les Maillotins étaient cette année encore fidèles à la commémoration de l’armistice de 1918 et au souvenir des victimes du
premier conflit mondial.
Après l’appel du nom des combattants et le dépôt des gerbes au cimetière, la cérémonie se poursuivit autour du monument aux morts.
Robert Berthelin et Pierre Mermet, combattants de la seconde guerre mondiale, assistés d’enfants de la commune, déposèrent les fleurs du souvenir devant les portes drapeaux Henri Bouclier et Hubert Delacour (Anciens combattants en Algérie) et Didier Garcia pour les sapeurs pompiers.
L’école était bien représentée, et sous la direction de leurs professeures avaient préparé une exposition consacrée au conflit mondial dans l’Espace maillotin.
Durant le vin d’honneur qui suivit la cérémonie (vin chaud et chocolat), chacun put ainsi regarder les panneaux consacrés à divers aspects de la vie des soldats et aussi de « l’arrière ». Des affichettes montraient que les élèves des cours moyens avaient pris à cœur cette initiative et tenu à exprimer leurs sentiments.
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A l’initiative du Président de la république, ainsi qu’il fut expliqué dans le discours lu par le maire, il semble qu’à l’avenir la cérémonie du 11 novembre puisse changer de signification.
L’idée de faire graver au monument les noms des soldats tués lors des divers conflits auxquels la France a participé depuis 1920 n’est pas nouvelle, et nombre de communes ont devancé cette annonce.
Par contre, il est douteux que la transformation du 11 novembre en une sorte de « Mémorial Day » français selon la mode étasunienne fasse l’unanimité. Pour deux raisons :
- Les commémorations publiques célèbrent des événements et non des hommes : le 11 novembre était devenu au fil du temps l’occasion de célébrer le retour de la paix en Europe, le 8 mai, la victoire contre le nazisme. Certes, hommage est rendu aux hommes lors des cérémonies. Celle du 8 mai englobe toutes les victimes et l’on sait que nombre d’entre elles ne furent pas militaires. L’initiative présidentielle transforme profondément la tradition. La confusion qu’elle introduit nuira à la transmission de la mémoire collective et à la compréhension de notre histoire.
Quel aurait été par exemple le sens du travail accompli par les enfants des écoles si cette idée avait prévalu ? Aurait-il fallu mêler les images du Liban, du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, du Pakistan, de l’Afghanistan (pour ne citer que certaines des opérations extérieures récentes) à celles des « poilus » ? Le respect du aux hommes sacrifiés fait l’unanimité. Sans polémiquer en cette date anniversaire, remarquons simplement que les opérations militaires passées ou en cours ne sont pas toutes de même nature.
- L’inspiration qui a prévalu à cette décision semble moins devoir à l’exemple étasunien qu’à une tradition politique partisane. Henri Guaino, dont on sait qu’il participe largement à la pensée élyséenne l’a explicité en réponse au Général Delort Président de la Saint- Cyprienne:
« Il faut revenir à cette valeur : l’Honneur collectif dans le sang versé pour la Patrie »
http://www.saint-cyr.org/fr/accueil,2.html
Il n’est pas certain que tous les Français se retrouvent dans cette philosophie datée. Les amateurs d’histoire et de littérature y auront reconnu le style de Barrès ou de Maurras.
Faudra-t-il passer au burin les inscriptions de certains monuments aux morts tel celui de Sainte Savine qui proclame « Guerre à la guerre » ou celui de Balnot-sur-Laignes : « Maudite soit la guerre. » pour ne citer que quelques exemples aubois ? Oubliera-t-on l’espoir largement partagé lors de l’édification des monuments et malheureusement déçu : que cette guerre soit « La Der des ders ».