La commune de Vendeuvre organisait  au printemps une double exposition.

D’une part un hommage à Georges Bourgin, peintre des Riceys et  d’autre part des vitrines consacrées à l’art de la poterie si vivant autrefois dans la région. Jacky Depoix et Rodolphe Touch en retracèrent l’histoire et la signification lors d’une conférence.  (« Sols de Champagne, images du pouvoir ») Marie France Solignac de L’Académie Troyenne d’études cartophiles présentait pour sa part une conférence et une brochure consacrées peintre riceton.  (ATEC. 10 rue Lucien Planson 10000 Troyes. N° 152. 10 €).

Elle notait déjà dans le n°48 de la Vie en Champagne quelques éléments biographiques :

« Georges Bourgin naît aux Riceys en 1866. Son père, Joseph Emile Bourgin, est originaire de Mussy-sur-Seine où il est né le 24 avril 1837. Il pratique la profession de perruquier barbier. Sa mère, Thérèse Célestine Barthélémy, est née aux Riceys le 15 décembre 1844. Elle exerce pendant un temps la fonction de fille de confiance dans une famille bourgeoise troyenne du quartier de la cathédrale. Le couple se marie le 24 avril 1865 et s'installe aux Riceys où Joseph ouvre un salon de coiffure. Un seul enfant naîtra de leur union, le petit Georges Emile, qui voit le jour aux Riceys, plus précisément à Ricey-Haute-Rive, le 9 janvier 1866.

Il fréquente l'école primaire où il semble qu'il montre davantage d'aptitudes au dessin. … A l'âge de 10 ans, il quitte l'école et entreprend son apprentissage de coiffeur auprès de son père, mais il désire plus que tout mener des études de dessin… des études qu'il entreprend avant 1886. Georges Bourgin, peintre de qualité, mais assez méconnu, exerça ses talents à la Sainterie de 1900 à 1906… »

 Ce passage assez bref dans la vie du peintre n’épuisera heureusement pas son inspiration. Marie France Solignac a établi un catalogue très précis de ses œuvres, de la première exposition en 1898 jusqu’à la rétrospective de la Société artistique en 1938. Georges Bourgin n’eut pas la célébrité de nombre de ses contemporains. Il sut cependant donner un relief estimable à sa petite patrie et devenir « le peintre des fleurs ».

La question des « arts du feu » et en particulier du travail de la terre occupe on le sait de longue date nombre de responsables ou d’amateurs du Vendeuvrois, unis notamment dans l’association ARTHO http://www.artho.fr/.

 Le maire de la commune, M. Ruelle, lors de son allocution, promit qu’un projet concernant la sainterie finirait par voir le jour. En attendant, quelques collectionneurs particuliers avaient bien voulu confier des pièces rares aux organisateurs. Vases ou objets usuels, figures gracieuses provenant de la Guillotière, Vendeuvre, Amance, Mathaux ou Radonvilliers.

Certaines pièces trahissaient l’influence alsacienne si forte on le sait dans la production locale.

L’espace consacré aux carreaux vernissés renvoyait à d’autres pratiques. Pavages des églises ou des abbayes affirment les symboles du pouvoir ecclésiastique et seigneurial.

La presse locale rappela que « Pour Jean-Luc Dubray, président de la commission culture, coorganisateur de l'exposition avec J.-P. Richard et de nombreux bénévoles, cette aventure culturelle n'aurait pu être réalisée sans l'aide et le soutien des services techniques et administratifs de la mairie et de l'implication des nombreux collectionneurs »

On aura noté également la présence de Dominique Voix, conseiller général, et de René Gaudot, maire de Bar sur Aube.

C’est une équipe renouvelée du Comité des Fêtes qui avait en charge cette année l’organisation du vide grenier. De ce fait, l’information avait subit quelque retard.

Le nombre de manifestations du même type dans les environs pouvait aussi expliquer une fréquentation plus modeste.

Le temps était pourtant favorable quoiqu’un peu frais. Au total, ce furent tout de même plus de 140 exposants qui déballèrent les articles les plus hétéroclites le long des trottoirs de la rue principale entièrement dédiée à la farfouille.

On a tout dit sur ces marchés devenus rituels. Les amateurs n’en manquent aucun et le journal local consacre un supplément annuel spécial au calendrier des déballages, vide-placards et autres chasse-poussières.

Selon les vendeurs interrogés, le marché est tendu cette année. Est-ce l’effet de la crise ? L’acheteur marchande sévèrement et l’unité de compte est plus proche du centime que de l’euro.

Il semble que seuls résistent bien les rayons vêtements pour enfants et jouets. Depuis longtemps les objets remarquables et originaux ont disparu : migration massive sur « Le bon coin » ou chez les brocanteurs dont c’est le métier.

Fort heureusement, quelques habitués proposent encore des cartes postales anciennes, des livres, de vieux outils et même des appareils photos antiques.

Comme toujours, pour les habitants de Mesnil-Sellières, c’est un jour de retrouvailles et de papotages. Le Comité des Fêtes tient buvette et des jeux sont proposés aux enfants. Il n’est pas certain que l’ambiance festive et familiale favorise le commerce. Nul n’est en mesure d’établir un bilan… 

Tous les deux ans, les écoliers de Mesnil-Sellières se rendent en Angleterre dans le cadre de l’enseignement des langues vivantes.

Cinq jours de visites et de contacts pour favoriser l’apprentissage et la connaissance de ce pays voisin et pourtant si étranger. On épargnera au lecteur les banalités d’usage sur le sens de circulation, le refus obstiné et peut-être prémonitoire d’adopter notre monnaie commune, la bière tiède (une légende) et des légumes aux couleurs déroutantes évoquant une irradiation accidentelle.

Nous ne reviendrons pas non plus sur les considérations historiques déjà largement développées lors des comptes rendus des derniers séjours.( Liens à suivre tout au long du récit)

Ainsi en 2007: http://www.mesnil-sellieres.com/article-6806455.html et http://srv06.admin.over-blog.com/index.php?id=5583194&module=admin&action=publicationArticles:editPublication&ref_site=1&nlc__=931340838404

Non, cette année, la nouveauté était la préparation du jubilé de la reine Elisabeth II et celle des jeux olympiques. De ce qui concerne le second événement, nous n’avons rien vu, étant donné l’éloignement géographique des installations en préparation. Sur Trafalgar square cependant, un chronomètre géant égrenait les secondes, les minutes, les heures et les jours séparant la capitale britannique de ces heures de gloire planétaire.

  Connaissant l’humour de nos voisins d’outre Manche, il n’est pas impossible que l’emplacement de la structure, face à la statue de l’Amiral Nelson, ne soit un cruel rappel de la victoire remportée une fois de plus par Londres sur Paris.

La préparation du Jubilé (anniversaire)  par contre, mobilisait toutes les énergies : réfection de trottoirs, mise en place d’une scène géante face à Buckingham, débauche de drapeaux et de guirlandes. La fébrilité était palpable, démenti frappant à la réputation flegmatique des Anglais.

Le tunnel pour partir.

Conséquence inattendue de la faillite de SeaFrance, la première traversée s’est faite par le tunnel. Nous avions quitté Mesnil-Sellières dans le brouillard et sous la pluie. Nous sortîmes du Shuttle sous un soleil qui ne nous quitta pas durant cinq jours. «  Le train n’est même pas mouillé » s’exclame une petite ! Humour britannique déjà ?

Souvenir de 2008 ici...

http://www.mesnil-sellieres.com/article-20236256.html

http://www.mesnil-sellieres.com/article-20271099.html

http://www.mesnil-sellieres.com/article-20300987.html

http://www.mesnil-sellieres.com/article-20323536.html

http://www.mesnil-sellieres.com/article-20467834.html

Autre mini révolution si vous voulez bien vous reporter aux voyages précédents : la plupart des enfants, malgré les conseils de leurs enseignantes, étaient munis d’appareils photos numériques. On ignore le nombre incommensurable de clichés qui furent tirés grâce à ce nouvel équipement. Malheureusement, beaucoup n’avaient prévu ni les prises électriques adaptées au réseau britannique, ni les appareils nécessaires à la recharge des batteries.

Canterbury. (Cantorbéry)

« Sitôt qu’Avril et ses douces averses

Ont transpercé la sécheresse de Mars…

Alors les gens n’ont qu’une idée : partir,

Aller pèlerins, loin de chez eux,

Rendre visite aux sanctuaires fameux.

Voici notamment que de tous les coins

D’Angleterre on va vers Canterbury

Faire visite au vénéré martyr… »

Activement préparés durant les semaines précédentes (exposés, lectures, recherches documentaires), les petits groupes d’enfants entrainèrent leurs accompagnateurs un peu débordés, vers le lieu de l’assassinat de Thomas Becket ou la sépulture du Prince Noir.

Il ne restait plus grands chose à expliquer, juste à s’extasier face au gigantisme de l’édifice et aux beautés architecturales de la Rome britannique.

Gisants, statuaire, vitraux d’inspirations et d’époques diverses témoignent de la richesse des lieux.

Après la visite, on se prépara à la rencontre de nos familles d’accueil. La coordination en était assurée par Peter, un géant jovial, jamais pris au dépourvu. ( Le compte rendu de l’année 2010 ici :

http://www.mesnil-sellieres.com/article-les-ecoliers-en-angleterre-2-canterbury-53148071.html

Battle Abbey et Hasting.

Qu’il était beau le champ de bataille sous le soleil printanier. Le heurt entre Normands et Saxons ayant eu lieu en octobre, le sol n’était peut-être pas si sec. J’avoue n’avoir trouve nulle part de précision sur la météo d’alors. Comme toujours, les enfants sont fascinés par les armes et les tenues exposées dans le petit musée. Ils reconnaissent les fragments de la tapisserie de Bayeux.  Le film quoiqu’en anglais retrace les événements avec clarté. On visite les ruines de l’abbaye.

Cette année nous découvrons les belles salles voûtées.

La dalle sensée marquer le lieu de la mort du roi Harold attise toujours la curiosité, de même que l’inscription en Français : dire que l’histoire aurait pu nous léguer une langue commune à l’image de la devise royale britannique ! Que d’efforts nous auraient été  épargnés !

2...4...6.......42....44 ! 

Hasting.

Pour les enfants c’est déjà la récompense : la mer, la plage, le soleil. Entre l’étendue bleu turquoise d’une mer à peine agitée et le ciel rayonnant, l’horizon paraît souligné d’un trait pastel. Croyez-le si vous voulez : la remarque m’en est faite en ces termes par une élève du CM1 !  Lorsque des grognons prétendent que le niveau des élèves  baisse, n’en croyez rien !

Les goélands attendent sagement que nous quittions les lieux pour nettoyer les miettes. Christophe, notre chauffeur, nous conduit sur le haut de la ville, à proximité du château de Hasting et de l’entrée des grottes, royaume jadis des contrebandiers. Il nous évite ainsi une escalade épuisante en pleine chaleur. Avant d’affronter les terribles brigands sous la conduite de « Hairy Jack », on s’offre une petite séance de roulé boulé sur la pelouse en pente.

Pour plus de détail, le récit d’autres voyages (2008 et 2010) ici :

http://www.mesnil-sellieres.com/article-20300987.html

http://www.mesnil-sellieres.com/article-les-ecoliers-en-angleterre-3-hasting-53231291.html

Londres.

Rendez-vous matinal pour une visite de Londres. Quelques variantes dans le parcours mais toujours les lieux incontournables : Trafalgar square, le Mall, Buckingham…

Là nous assistons aux préparatifs du jubilé et à la sortie de hauts personnages : messieurs en frac et dames en chapeaux. Légère déception pour les enfants : les gardes ont troqué leur haut bonnet légendaire contre des casquettes plates : température oblige.

Nous assistons à une curieuse cérémonie. Un des gardes, préposé à la boisson, vient ravitailler ses compagnons en phase de cuisson avancée devant leur guérite. L’opération donne lieu à moult gesticulations, saluts, pirouettes et genoux hauts levés.

En face, les ouvriers s’affairent à monter les tribunes et la scène qui accueillera bientôt la crème de la musique populaire britannique : Elton Jones, Robbie Williams, Kylie Minogue, Paul MacCartney, Cliff Richard, Tom Jones…etc.

Δ  Ce paragraphe est déconseillé aux nostalgiques de la monarchie et aux exilés fiscaux potentiels : Vous avez peut-être suivi le spectacle à la télévision. La presse nous a appris depuis que des chômeurs avaient été amenés en bus pour assurer les services d’ordre et de nettoyage sous peine de perdre leur droit à allocation. Ils ne manquent pas à Londres : 400 000 recensés et une croissance de 80% de SDF en un an. (Les loyers sont trois fois plus élevés qu’à Paris !)

Le temps de pique nique dans le parc St James est bienvenu.

Caserne des Horse Guards : tiens l’un d’eux est une femme ! Comment dit-on Horse Guard au féminin ?

Après Big Ben qui sonne trois heures, nous embarquons sur la Tamise. Préfiguration de la descente royale qui aura lieu quelques jours plus tard. De ce fait, la reine est un peu notre cousine non ? Nous ne sommes en avance que de quelques semaines. Selon les spécialistes Elisabeth II n’a jamais trop apprécié l’élément liquide. Ses passions la portent d’avantage vers les hippodromes et le soin de ses chiens. «  Elle n’a emprunté la célèbre voie d’eau –la Tamise- qu’à deux reprises. En 1937 pour accompagner son père George VI à l’inauguration du Musée maritime de Greenwich et en 1954 à bord de son Yacht royal Britannia, au retour d’une tournée de six mois dans le Commonwealth. » Selon sa cousine, Margaret Rhodes, Elisabeth « redouterait cette expérience nautique »…

Cependant, impossible d’ignorer le fleuve inséparable de l’ambition impériale : « Rule Britannia, Britannia  rule the Waves ». Selon Tony Travers (professeur à la London School of Economics », le fleuve symboliserait la résistance à la monarchie. Westminster, les ministères, le Palais de Lambeth résidence de l’archevêque de Canterbury, tous les contre pouvoirs sont sur ses berges. 

Il s’agissait pour l’aristocratie et les bourgeois, de contrecarrer l’institution royale qui avait essaimé ses palais le long de la voie fluviale entre le IX^ème et le XVI^ème siècle : Windsor, Hampton Court, Kew, Whitehall ou la Tour de Londres.  Voie symbolique donc, qui vit se déployer le faste de la monarchie avec Henri VIII défiant le Pape par son mariage avec Anne Boleyn (1533), les noces de Charles II et de Catherine de Bragance en 1662, après la défaite de la République de Cromwell, ou encore les festivités de 1717 qui virent George I^er escorté par  un navire sur lequel l’orchestre interprétait la symphonie Water Musique, ode au fleuve, commandée à Haendel.

Plus tard ce seront des funérailles nationales qui emprunteront le fleuve : celles de l’amiral Nelson (1806) ou celle de Churchill (1965).

Une élève studieuse!

Contrairement à la parade du 3 juin qui eut lieu sous une pluie battante, nous bénéficions d’un soleil éclatant. La photographie géante montrant la famille royale n’est pas totalement installée et l’on ne voit que la main de la reine esquissant son célèbre salut.

En face, la tour de verre (« London Bridge Tower » surnommée The Shard of glass = l’éclat de verre) est presque terminée. Œuvre de l’architecte italien  Renzo Piano. Noyau en béton, charpente en acier et enveloppe de verre, la tour culminera à 310 m. Elle abritera des bureaux, des chambres d’hôtes et au sommet des appartements.

Sa silhouette élancée ravira sans aucun doute la vedette au Cornichon (The Gherkin : architecte Norman Foster) qui mesure seulement 180 m de haut et abrite les bureaux d’une compagnie d’assurance suisse (The SuissRe Building de son vrai nom)

Voir aussi pour les années précédentes :

http://www.mesnil-sellieres.com/article-20323536.html

http://www.mesnil-sellieres.com/article-les-ecoliers-en-angleterre-4-londres-53519083.html

Leeds.

Avant d’aborder la merveille que sont le parc et le château de Leeds, nous visitons le petit musée de Maidstone. Les collections hétéroclites sont, selon le site de présentation, plus particulièrement destinées aux enfants.

Cela va des diplodocus aux uniformes, d’ateliers de découverte à la chambre des déguisements : succès assuré !

http://www.museum.maidstone.gov.uk/

L’accès au château de Leeds a été modifié : le chemin contourne l’allée principale et traverse des buissons d’arbres en fleurs.

On longe la rivière Len en admirant saules, aulnes, azalées et rhododendrons. Corinne et Amélia sont attirées par un massif impressionnant de ce qui semble être des « citrouillers » géants (Je sais le mot n’existe pas mais le mériterait…) 

Les bernaches  nonettes accompagnent les visiteurs, mais les paons écrasés par la chaleur refusent de déployer leur parure. Nous parcourons les salles du château par petits groupes.

Une aimable gardienne attire l’attention des enfants sur les portraits d’Henri VIII et de notre François I^er, évoquant la célèbre rencontre du « camp du Drap d’or ». La poutre centrale de l’escalier en colimaçon qui mène à l’étage supérieur ne porte-telle pas la sculpture de la Salamandre ?

Lady Baillie, la dernière propriétaire a été  incinérée et ses cendres ont été répandues dans les jardins et les douves. On dit depuis qu’une dame en gris hante cet escalier en colimaçon du château. La rampe, en chêne, est surplombée d’une sculpture : celle d’un croisé souriant. Il sourit car il est le seul à voir le fantôme chaque nuit… Selon certains, le château abriterait plusieurs esprits maléfiques : si vous apercevez un chien noir, votre dernière heure est venue !

L’histoire tourmentée des occupants de la demeure royale nourrit les légendes : décapitations, procès en sorcellerie, décès prématuré de la « pucelle », Marguerite, princesse norvégienne devenue Reine d’Ecosse à sept ans et promise au prince Edouard, cinq ans. Hélas, la pucelle de Norvège, pauvre petite Iseult,  mourut lors du voyage et sa disparition finit par amener des guerres féroces entre L’Ecosse et l’Angleterre.

Les salles les plus prestigieuses ont accueilli des initiatives diplomatiques plus ou moins fructueuses : Tony Blair avec le Sinn Fein, les ambassadeurs d’Egypte, d’Israël et des Etats Unis pour préparer Camp David, des réunions du G7.

On peut aussi y réserver des chambres pour les mariages.

On y sert peut-être les vins de nouveau produits sur la propriété. On a retrouvé une cave du XII^ème siècle et la preuve que la vigne était cultivée du XI^ème au XV^ème siècle.  Les cépages sont d’origine allemande et française.

Apres le château, le fameux jardin Culpeper où les haies de buis enveloppent roses, lupins et pavots.

La volière a été fermée. Souci de protection des animaux ou économie ?

Naturellement le labyrinthe est  attendu.

Construit en 1988 il est formé de  2.400 ifs. 

 Le chemin de la sortie passe par une grotte construite de coquillages, de pierres et de bois où le visage grotesque du légendaire géant Typhée vous regarde ! Typhée essayait de maîtriser les dieux grecs mais a été défait par Zeus qui le jeta dans un volcan. Maintenant son image se trouve sous le labyrinthe du château de Leeds ! Le dôme au-dessus de sa tête est orné de cygnes blancs et noirs, symboles de Leeds Castle.

La folle journée se terminera dans le parc de jeux et comme d’habitude, le gardien devra nous rappeler gentiment l’heure de fermeture.

http://www.mesnil-sellieres.com/article-6806732.html

http://www.mesnil-sellieres.com/article-les-ecoliers-en-angleterre-5-maidstone-et-leeds-53647580.html

Ashford et le retour.

Traditionnellement, la dernière matinée à Ashford est consacrée au shopping. Il faut dépenser les dernières livres !

Peter salue notre départ, chevauchant un superbe vélo à assistance électrique.

Nous nous rendons à pied du point habituel de rendez-vous au centre ville, saluant au passage nos hôtes dont les maisons pavoisées sont aisément reconnaissables. Union Jack, portraits de la Reine et autres figurines à la gloire de la famille royale.

Ensuite ce sera le départ pour Douvres où nous embarquerons sur le ferry : compagnie P&O. Nous jetons un regard ému au quai d’embarquement de SeaFrance, totalement désert. Aux dernières nouvelles les 3 bateaux seraient rachetés par Eurotunnel. Le Berlioz et le Rodin pourraient ainsi reprendre la mer au mois d’Août…

Les navires de P&O sont certes confortables mais n’offrent pas les beaux espaces de plein air dont nous avions joui lors des précédentes traversées.

Le temps est superbe mais venteux. On ressent à peine un léger mouvement de houle.

A la halte de Saint Quentin, nouvelle surprise : le repas est offert au self. Pour en finir avec les sandwiches !

Il sera passé minuit lorsque les enfants ravis retrouveront leurs parents. Ils ont déjà trouvé la conclusion de ce récit sans doute.

Les enseignantes ont fait part de leurs remerciements à la communauté de communes pour la subvention allouée, à l’Association de parents d’élèves pour sa participation, aux parents pour leur aide lors des animations qui, tout au long de l’année ont permis de rassembler sou à sou les fonds nécessaires. Je crois avoir entendu que le Président de la Communauté de communes s’était lui aussi félicité de l’implication de tous dans ce projet. Je crois pouvoir au nom de tous, remercier Corinne, Annick et Géraldine professeures des écoles, Christophe, irremplaçable chauffeur des Courriers de l’Aube et saluer Amélia qui a partagé cette aventure.

http://www.mesnil-sellieres.com/article-les-ecoliers-en-angleterre-6-fin-du-sejour-53814319.html

http://www.mesnil-sellieres.com/article-20467834.html

Le dernier numéro du bulletin municipal de Mesnil-Sellières est paru.

Au sommaire:

- le mot du maire

- le budget municipal et les actualités communales

- des nouvelles de la communauté de communes et notamment la mise en place du transport à la demande et du projet de pôle scolaire. Plus les pages des associations, la revue de presse et les indications concernant vos démarches.

A noter p 9: une malheureuse coquille rend incompréhensible la date d'inauguration de la salle des fêtes: il s'agit bien entendu du 9 juillet 1988  et non de l'an 18 !

Suivre les liens:

Maillot'Infos n° 28. Août 2012.

Cette année, la fête patronale de Lesmont se déroulera le week-end du samedi 4 août et dimanche 5 août. Début des festivités le samedi à 20h00 avec l'ouverture d'une restauration diversifiée.

A 22h00, grand bal gratuit avec l'Orchestre Olympe accompagné de ses danseuses et un show live du sosie officiel de Patrick Bruel.

Dimanche dès 8 heures, venez exposer ou chiner au Vide grenier installé tout au long de la grand' rue et jusqu'au parc de la rivière. A partir de 9h30 et toute la journée, des artisans locaux seront présents sous la halle ainsi que le stand pâtisserie du club La Bonne Equipe. Il y aura également une exposition à la salle des fêtes sur le thème des pompiers de 1821 à nos jours. Cicice le Champenois animera le village en cours d'après-midi avec son orgue de barbarie. La restauration ouvre à nouveau à 11h45. A 16h00 remise sous la halle des récompenses aux participants du jeu de lâcher de ballons qui a eu lieu lors des feux de la Saint Jean. Puis à 18h00, place pour le traditionnel cou à l'oie suivi à 20h00 par un concert du groupe Joli Falzar et enfin un bal gratuit avec l'Orchestre Olympe. Tout au long du week-end la fête foraine battra son plein sur le parking de la salle des fêtes.

Côté pratique, buvette sans interruption près de la halle et parking éclairé dans le parc derrière la Mairie.

http://www.cflesmont.over-blog.com.

Pour présenter le  nouveau « guide des balades à pied », les responsables de l’Office de tourisme et du Parc naturel régional de la Forêt d’Orient avaient choisi le bateau.

J’ai résisté au jeu de mot facile, car l’initiative était plus que louable : sensibiliser  tous les acteurs locaux au potentiel touristique local.

L’assemblée eut donc lieu sur la bateau croisière Lac d’Orient qui propose habituellement d’autres activités (voir le site : http://www.aube-market.com/fr/croisieres-lac-orient/accueil.html )

 Peter Van Bussel, Directeur de l’Oti (Office de tourisme intercommunal), Pierre Pescarolo (Président de l’Oti et de la commission environnement du PNRFO), Christian Branle (Président du PNRFO) se succédèrent au micro pour préciser la démarche entreprise.

Le topoguide nouveau propose 29 balades dont 22 randonnées, sept circuits thématiques sur quarante des cinquante sept communes du Parc. Au total soixante quatre pages consacrées à des informations générales et aux descriptifs complets des circuits proposés.

Chaque parcours est bien défini sur une reproduction fine des cartes IGN (droits d’auteurs acquittés), la distance, la durée, le dénivelé. La plupart des itinéraires sont précédés d’une brève notice mettant en relief les intérêts économiques, géographiques ou historiques des lieux traversés, et ce afin – si on le souhaite - ne pas « marcher idiot ». Quelques exemples afin de mettre l’eau à la bouche ou plus exactement des fourmis dans les jambes :

- « La Forêt du Temple », indispensable en cette année thématique départementale.

-  La « Côte des Bars » au cœur du vignoble.

- «  Sur les traces de l’Argile ».

- et la « Promenade des libellules ».

Il est naturellement impossible d’échapper à Napoléon autour de Brienne, et le visiteur aura à cœur de marquer un arrêt prolongé à l’écomusée. Pour les plus courageux un circuit du « Tour des lacs » est indiqué : 48 km à réaliser de préférence en deux jours. Quelques pointes sont proposées hors du PNR avec la « promenade de la Dhuys » et les « Colombé » : ceux du vignoble, pas celui du Général. Quelques pages renvoient aux visites pédestres déjà balisées dans certains villages : Mesnil-Sellières, Dosches, Mesnil-Saint Père et son célèbre « lapin blanc », l’arborétum de Brienne-le-Château et naturellement le « Sentier des salamandres », le « sentier des brebis » et « le sentier des fontaines. »

La présence des voies romaines est signalée dans la partie historique, mais ne donne pas lieu à proposition de balades. J’ignore si ce serait envisageable. Le projet de mise en valeur jadis évoqué au sein du PNR est resté dans les cartons. Il est néanmoins possible de suivre les Amis du Parc lors des traditionnelles visites guidées de Lesmont notamment.

Les rédacteurs ont voulu « aguicher » et ils y réussissent. (Par parenthèse, merci d’avoir employé le mot français plutôt que l’affreux « teasing »). Ce topoguide est plus qu’une simple incitation à la marche. A travers notices et descriptifs, c’est un petit inventaire de nombreuses richesses locales. Comme l’ont rappelé les intervenants, il ne suffit pas d’attirer les touristes au bord du lac. Il est nécessaire de nourrir les curiosités, de dévoiler les attraits parfois discrets de nos paysages. La diversité des intérêts rend l’organisation touristique complexe. On vient au lac pour les plages ou les activités nautiques, en forêt pour le repos ou par passion, au long des chemins sur les pas des ancêtres.

Ornithologues, entomologistes, photographes, golfeurs, voileux, carpistes et simples passants fréquentent la contrée. Des opérations immobilières plus ambitieuses, visant d’autres clientèles ont rencontré on le sait bien des difficultés. Il n’est pas mauvais, grâce à l’initiative de l’Oti de s’appuyer sur les atouts fondamentaux de la région.

Le topoguide s’adresse aux marcheurs. D’autres publications sont promises. Aux cyclistes, aux cavaliers. Balisages, aménagements et entretien des voies inscrivent ces ambitions dans la durée. L’hébergement, les activités commerciales et leur rentabilité ne pourront qu’en bénéficier.

Pour tout savoir :

http://www.pnr-foret-orient.fr/fr

http://www.lacs-champagne.fr/fr

La course cycliste de Mesnil-Sellières est depuis des lustres inscrite dans le calendrier du mois d’août. Trente neuf ans pour être précis.

Le dimanche 12 août ce sont quatre-vingt-dix coureurs de tous âges qui affrontèrent sur « un circuit difficile », dans une course « longue et usante » selon les témoignages rapporté par le journal local (Voir le commentaire sportif de Joël Morin dans Libération du lundi 13/08 http://www.lest-eclair.fr/article/sport-dans-laube/cyclisme-martin-chamoy-en-costaud et également http://www.lest-eclair.fr/article/sport-dans-laube/cyclisme-franc-succes-pour-le-39e-grand-prix-cycliste) Par beau temps, les coureurs ont affronté du vent de face et de côté et les deux bosses bien connues des flâneurs  à vélo. Pour corser l’affaire, l’arrivée était juste après la côte du Haut de la Garenne.

L’accueil et l’organisation reposaient sur le Comité des fêtes de Mesnil-Sellières. Une fois de plus, Gérard et Françoise Thévenin étaient à la manœuvre ! Les épreuves lancées en début d’après-midi se terminaient par la remise des trophées dans l’espace Maillotin.

On regrettait un peu, autour de la buvette, les époques passées où la course mobilisait une affluence locale beaucoup plus considérable : il est vrai qu’alors, le village engageait ses champions. C’était aussi la dernière journée des jeux olympiques, redoutable concurrence ! Certaines équipes montrent pourtant qu’elles savent user de tous les arguments pour peser dans la bataille de la communication : je pense en particulier au « Club Champagne Charlott’ »

https://www.facebook.com/pages/Club-Champagne-Charlott/193466997349569 !!!

Le charme n’était pas seulement sur des maillots, mais aussi sur le podium.

Charles Martin de « Chamoy » l’a remporté pour les 2^ème, 3^ème et 4 ^ème catégories,

 Alain Chantier  (Molesmes) la 5^ème catégorie, Julien Noël  (ASPTT) en minimes et Alexandre Hutin  (Chaumont) pour les cadets.

Classement :

2^ème, 3^ème,  4^ème catégories

 1- Martin (Chamoy)

 2- Viard (UVCAT)

 3- Rui (TAC)

  4- Chaba (VCC)

  5- Enfert (TAC)

  6- Rousseaux (Reims)

  7- Roussel (ECB)

  8- Mauclair (PC)

   9- Adam (RS1O)

IO- Doucet (P. Sermaize)

I I- Marion (Manceron)

I2- Lazarotti (Molesmes)

I3- Magnette (PC)

I4- Herblot (ECB)

I5- Girardot

  5° catégorie

  I- Chantier (Molesmes)

  2- Duperrex (UVCAT)

  3- Lefévre (Chaource)

` 4- Thiéblemont) `

  5- Marichal (RS1O)

  6- Noel (TAC)

7- Vauthiers (UVCAT).

8- Parigaux (UVCAT) 

9- Kéverlet (RS1O)

I0- De Carlo (PC)

I I- Branche (UVB)

I2- Thual (Bréviandes)

I3- Duchene (ECB)

I4- Pesme (UVCAT)

I5- Raimond (Sermaize)

Minimes

1- Noel (ASPTT)

2- Coutard

 3- Chapotot (UVCAT

Cadets

  1- Hutin (Chaumont) `

 2- Cabot (ASPTT)

  3-  Bardin (PC)

A consulter si vous êtes de passage dans le village de Mesnil-Sellières, un petit guide vous propose plusieurs circuits de découverte.

Clic ici.

Avec les premières journées d’automne revient la saison des festivités hebdomadaires.

Ce samedi 6 octobre, le Comité des fêtes ouvrait le bal avec le repas dansant annuel. Menus chaque fois renouvelés évoquant des contrées plus ou moins lointaines.

Après les îles lointaines et la soirée chinoise, 2012 voyait un retour aux fondamentaux avec un couscous mitonné de main de maître, de maitresse plutôt, et accompagné de pâtisseries orientales.

Mark, meneur de jeu infatigable et son épouse avaient concocté un questionnaire centré sur la géographie du Maghreb, animation toujours appréciée permettant d’associer le jeu des papilles et la stimulation des cellules grises. Ce fut aussi l’occasion de tester les performances des divers opérateurs de téléphonie mobile et les appareils portables de toutes générations !

Mais cela restera confidentiel. La soirée se termina tôt le lendemain comme il se doit. De l’avis général l’organisation et le service se révélèrent parfaits

Après quelques turbulences l’an passé, le FCFO repart de bons pieds sous la présidence de Stéphane Hochard, avec quelques joueurs fidèles et un renouvellement prometteur.

Classé 6 ème  à la   mi-septembre, le club local se trouve désormais 4 ème.

Victorieux contre Dampierre (4-0) le 30 septembre, il domine à nouveau ce dimanche 7 octobre par 2 à 1 contre le Foyer Barséquanais.

Classement ( 3^ème division. Poule B):

    Js Mahoraise  (16pts)

    La Villeneuve-au-Chêne (13 pts)

    AS Chartreux (12 pts)

    FCFO-Dosches (12 pts)

    Psb Bayel (09 pts)

    Rosières (09 pts)

    Pays d’Orient (07 pts)

    Vaudes (06 pts)

    Voigny  (06pts)

St Etienne sous Barbuise (06 pts)

Petit-Mesnil (03 pts)

Dampierre (02 pts)

Foyer Barséquanais (02 pts)

Concours de belote

organisé par l’Association familiale de Mesnil-Sellières au profit des enfants et des anciens de la commune.

samedi 20 octobre

à la salle des fêtes.

Inscriptions à partir de 19 h 30.

Participation 10 € par joueur.

Lots pour tous les joueurs. Buvette. Restauration.

L’exceptionnelle exposition consacrée au « Beau XVIème siècle » à Troyes est encore dans toutes les mémoires. (Le dossier pédagogique d’accompagnement est visible ici :

http://www.sculpture-en-champagne.fr/pdf/Le-Beau-XVIe-Dossier_enseignants.pdf )

L’Association des amis du Parc naturel régional de la Forêt d’Orient a eu la bonne idée de proposer un circuit guidé, afin de découvrir les œuvres dans leur cadre habituel, c'est-à-dire souvent dans de petites églises. Malika Boumaza,  adjointe du Directeur du développement culturel au Conseil Général de l'Aube, et médiatrice culturelle lors de l’exposition avait accepté d’accompagner des visiteurs particulièrement motivés.

La visite, programmée sur une journée permit de découvrir ou de retrouver les chefs d’œuvres présents dans neuf églises sur le territoire du PNR. Il ne s’agissait naturellement pas d’aborder l’ensemble des statues présentes dans les 57 communes que compte le Parc !

On ne peut qu’admirer la ferveur et la générosité des donateurs qui dotèrent bien souvent de modestes édifices d’œuvres remarquables. Qu’elles soient parvenues jusqu’à nous n’est pas moins « miraculeux » si l’on songe aux bouleversements et ravages que la région eut à subir depuis la fin du moyen-âge et le début d’une renaissance, ferment de redoutables conflits religieux. Doit-on imaginer que la statuaire bénéficia ici de la protection de Saint Barthélémy ?

Une imagerie religieuse raffinée et mythique.

Hauts reliefs ou rondes bosses sont, tout comme les vitraux, des images à lire et des invocations. Les scènes de la vie de Jésus et de la passion suscitent la compassion : les larmes, le sang, les instruments des supplices sont figurés avec un réalisme méticuleux rehaussé de couleurs suggestives. Sculpteurs et peintres suivent des modèles pour ne pas dire des modes. Le thème de « L’éducation de la vierge » si fréquent et présent notamment à Montiéramey (environ 1530) en est une bonne illustration. L’histoire de la grand-mère de Jésus n’apparaît pas dans les évangiles canoniques mais dans un texte du II^ème siècle (apocryphe de Jacques) puis dans le « pseudo-Mathieu » (fin VI ^ème siècle). Elle est connue en Orient au V^ème siècle (Empereur Justinien) et son culte ne sera reconnu en occident qu’en 1382 (Pape Urbain VI). Il sera particulièrement développé au XVI^ème siècle.

 Ce motif symboliserait l’histoire du salut chrétien. Les représentations de l’éducation de la vierge par Anne et celle de Jésus par Joseph sont d’abord les traductions en images de l’histoire du salut assimilé par Paul de Tarse à une éducation. « Le dessein de Dieu se révèle dans le temps ».

L’essor de ce thème au XVI ^ème siècle ne se réfère pas seulement à ces profondeurs théologiques. Le thème de l’éducation et de la transmission parentale intervient dans une société- celle de la renaissance- ou les valeurs traditionnelles sont remises en cause. (« Histoire des mentalités religieuses… » Michèle Ménard)

Mais l’artiste a tenu à représenter la scène avec élégance. Les costumes d’Anne et de Marie évoquent la prospérité économique et les dernières évolutions de la mode : franges, bordures brodées, ceinture de perles, tissus fins et travaillés, bijoux et jusqu’à l’aumônière qui pend bien en vue dans l’ouverture de la robe.

L’aumônière est à la fois symbole de pauvreté et de prodigalité. François d’Assise y met le produit des collectes. Elisabeth de Bohême est représentée tenant dans sa main droite une aumônière renversée.

On est assez loin de l’austérité hiératique de statues plus anciennes. Les spécialistes ont tout dit de la délicatesse et du charme qui émane de ces représentations. Cette « Education de la vierge » en est une splendide illustration.

Des représentations codifiées et symboliques.

Il est souvent dit que sculptures et vitraux avaient pour objectif d’instruire des populations rurales pour l’essentiel illettrées, sortes de bandes dessinées ou de figurations essentiellement pédagogiques. Nombre d’auteurs cependant s’étonnent de la profusion d’éléments en relation avec des préoccupations théologiques savantes. Ces deux niveaux de lecture ne sont pas forcément contradictoires. Face au retable de Géraudot (1545) – actuellement en restauration partielle – on voit se dérouler le thème classique de la passion et de la résurrection.

Entourant le sujet principal de chaque scène (le Christ portant sa croix, la crucifixion, la résurrection) une multitude de saynètes secondaires donnent vie aux tableaux sculptés à la manière flamande.  (Description détaillée de l’église de Géraudot dans le Courrier scientifique du PNRFO n°4 Hiver 1978)

La disposition et la représentation de la mise en croix relèvent de conventions et s’inspire de traditions diverses. Elles ont évolué au cours du temps. Les traducteurs s’interrogent sur le sens des mots désignant l’instrument du supplice en grec et en latin : poteau ? Simple barre transversale fixée sur un pieu ? Croix selon la tradition chrétienne occidentale depuis le Vème siècle ? Les églises d’Orient y ajoutent des traverses.

Certains peintres ont  opté pour une représentation en T : le sacrifié portant jusqu’au poteau fixé en terre la partie horizontale (patibulum) La seule découverte archéologique (Jérusalem 1968) suggère un dispositif de ce type, les deux pieds du crucifiés étant fixés par un même clou traversant les chevilles (jambes disposées en biais). Les bras devaient être  cloués au niveau des poignets ou des avant-bras.

D’église en église, nous retrouverons les épisodes de la vie de Jésus telle qu’on la représentait à la fin du moyen-âge et au début de la renaissance. A Rouilly, la célèbre Vierge à l’enfant, coiffée à la champenoise,  exprime une douceur maternelle : elle regarde l’enfant qui semble fixer un petit vase dont on nous apprend qu’il représente une boîte à onguents (pyxide) objet funéraire « prescience d’une fin tragique… » (Véronique Boucherat. Catalogue de l’exposition troyenne). Au cou de l’enfant nu,  un collier de corail, porte bonheur traditionnel italien.

Elle voisine avec une vierge couronnée (du 14 ^ème siècle) portant la branche de rosier : « La verge d’Aaron symbolise la conception miraculeuse, puisqu’elle fut déposée dans l’arche d’alliance et y produisit son fruit sans être plantée .Nombres.17.8… » (Geneviève Bresc-Bautier. op. cité).

Elle annonce aussi par ses épines la passion du Christ. Sur le mur de gauche, une vierge à l’enfant en bois, rustique et figée, permet de comparer les styles et les époques.

Une souffrance édifiante.

Le Christ de pitié (christ aux liens) de Montreuil (1519) offre l’image d’une souffrance intense et de la résignation. Le visage ruisselle de sang, les veines ressortent sous la peau et le corps dénudé porte les marques de la flagellation. La tunique (ordinairement pourpre) est bleue. Au moyen-âge, cette couleur supplante peu à peu le rouge dans la symbolique aristocratique.

Cela résulterait du coût exorbitant (donc prestigieux) des pigments nécessaires à sa fabrication (Lapis Lazuli). On notera aussi que dans l’antiquité, l’azur évoquait le domaine des Dieux et de l’au-delà, avant de devenir la couleur associée à Marie puis à la monarchie française.

 Le crâne au pied du supplicié est plus traditionnel : il rappelle le Golgotha (= crâne), lieu des exécutions à Jérusalem. On imagine l’attente désespérée du condamné  alors qu’on prépare le supplice l

Selon une légende issue du « Livre d’Adam oriental », le crâne rappellerait également le péché originel d’Adam. Noé aurait ordonné à son fils et à son petit-fils de transporter les ossements d’Adam dans un lieu nommé Golgotha au centre de la Terre. Les quatre côtés de la terre s’ouvrirent formant une croix. Les ossements déposés, la Terre se referma. Le Christ, par son sacrifice aurait racheté la faute d’Adam sur la croix faite du bois de l’arbre du péché, un pommier donc !

  La statue devait inciter les fidèles à se remémorer la passion destinée au rachat de l’humanité. Le nom des donateurs est inscrit sur le socle : "L'an 1519, Phelippon Griey et Jane sa femme… ». La plaque située à gauche est plus originale. Elle n’appartient pas aux objets habituellement associés à la passion. Ce serait une planche à clous pendue entre les jambes de Jésus lors de sa montée au calvaire. J’ignore où il est fait mention de cet instrument supplémentaire. Un objet semblable se retrouve aux pieds du Christ portant sa croix dans l’église St Nicolas à Troyes. Le motif apparaît au XVI^ème siècle dans l’Europe du  nord (Notice 25. In « le Beau XVI ème siècle… » p 258.

 A Dosches la vierge de pitié  (XVI^ème) récemment restaurée montre un visage aux traits rudes supportant le corps d’un Christ déjà raidi par la mort qui tranche avec des représentations ultérieures, dans lesquelles le visage de Marie plus expressif se penche sur un  corps assoupli « moins mort qu’endormi. », parfois « indemne de tout stigmate », semblant manifester une paix retrouvée annonciatrice de la résurrection. Cent quinze statues inspirées de ce thème ont été recensés dans l’Aube. Ces « images » remplissent trois fonctions principales selon Marion-Boudon-Machuel : « Instruire les fidèles, soutenir la mémoire et enfin inciter à la prière, notamment par l’éveil des émotions. ». Maxence Hermant, en étudiant à la fois le monde des « Imagiers » et celui des commanditaires a montré la diversité des origines et des intentions. La Vierge de Dosches, semble retenir un corps qui lui échappe.

La base est ornée des habituels ossements, allusion au calvaire et aux os fracturés du Christ.

La feuille de plantain s’étale largement. Plante vulgaire poussant au long des chemins, elle passait pour avoir des vertus médicinales utiles aux marcheurs donc aux pèlerins. Depuis la plus haute antiquité, on lui attribuait également un effet contre les affections de la vue : message destiné aux sceptiques ? Porteuse de graines elle serait associée à l’idée de germination, de propagation. Les graines réduites en farine peuvent être consommées et sont appréciées des oiseaux du ciel « qui ne sèment ni ne moissonnent »   Est-ce un hasard si les bretons  en faisaient un remède contre les morsures de serpents, le mal originel ? Nous la retrouverons sur nombre de sculptures.

Les saints de tous les  jours.

Une foule de personnages dotés de pouvoirs magiques orne nos églises. Ils se présentent parfois comme martyrs, portent les habits sacerdotaux ou évoquent des légendes liées à la vie quotidienne. Ils étaient censés soigner ou intercéder auprès de la divinité. Nombre de récits concernant les saints et saintes des églises ont été compilés dans la « Légende dorée » de Jacques de Voragine rédigée dans la seconde moitié du XIII^ème siècle, ouvrage qui fait suite aux martyrologes et aux « légendiers » cisterciens et dominicains. (Jean de Mailly, Vincent de Beauvais…).

Les statues que nous verrons lors de notre circuit reflètent directement des préoccupations quotidiennes: la chasse avec St Hubert (Vendeuvre), la vie rurale avec St Eloi (La Villeneuve au Chêne), la fidélité féminine avec St Gengoul (Sacey), la charité avec St Martin (Sacey) Les représentations polychromes s’inspirent de modèles fréquemment reproduits ou, ce qui est plus intéressant, montrent une originalité à la mesure d’ histoires merveilleuses transmises jusqu’à nos jours, récits qui témoignent de l’extraordinaire créativité des clercs médiévaux ! Hubert vit-il réellement le Christ en croix apparaître entre les bois du cerf qu’il pourchassait ? La main de la femme infidèle serait-elle pétrifiée au contact de l’eau de la fontaine de Sacey ?

Malika Boumaza décrypta le message  porté par la statue d’Eloi à La Villeneuve-au-Chêne. Elle montre Eloi jeune dans son atelier de maréchal ferrant occupé à chausser le sabot d’un cheval dont il tient une patte sous son bras. (On peut supposer que   l’animal patiente sur trois pattes à l’extérieur de la forge.)

Explication : ayant la réputation d’être bon ouvrier, Eloi se considérait comme « maître des maîtres et maître de tous » dans son art. Vint alors Jésus Christ sous l’apparence d’un  compagnon. Jésus sépara une patte du cheval, la prit sous son bras pour la ferrer. Il mit au défi Eloi d’en faire autant. Le jeune homme en fut incapable. Il reçut ainsi sa première leçon d’humilité (Légende du cheval à la patte coupée).

Nos compagnons rappelèrent les innombrables pouvoirs d’Eloi, patron des chevaux, des écuries, des laboureurs… et naturellement patron des orfèvres comme le dit la chanson avant de veiller à la bonne tenue  de Dagobert. Certains villages célèbreraient encore le personnage. Les chevaux nous dit-on, ne travaillaient pas le jour de sa fête.

Gengoul à Sacey, porte la tenue de chasse d’un grand seigneur. Martin apparaît en costume du XV^ème siècle et non en uniforme romain. Une restauration récente  a rendu tout leur éclat aux sculptures.

Le reflet d’une époque.

On a vu la volonté des  commanditaires : affirmer leur foi et souvent leur propre prospérité à travers des représentations respectant des codes et des modèles. Le donateur de St Gengoul, en habit de curé,  est agenouillé au pied de la statue. Ceux du Christ  de Montreuil ont fait graver leur nom. Les superbes champenoises, vierges ou saintes, portent leurs plus beaux atours. En même temps les souvenirs de la chevalerie sont présents. Le Saint George de Laubressel arbore fièrement l’armure des combattants. On s’interroge sur l’étrange et minuscule dragon qu’il terrasse. Est-il à la mesure de ce héros tant invoqué durant les croisades ? «  On vit sortir de la montagne des troupes innombrables montées sur des chevaux blancs…les nôtres reconnurent que les chefs de cette armée étaient les saints George, Mercurius et Demetrius …» (Bataille du 28 juin 1098 devant Antioche.) Intervention céleste et miraculeuse qui aurait contribué à la victoire des Francs selon le chroniqueur !

Donations et commandes manifestent le pouvoir des notables. A Vendeuvre, face à la chaire, le « banc d’œuvre » était réservé aux membres du Conseil de fabrique. Paul, la Vierge et Sébastien dominent un ensemble imposa            nt du XVI^ème siècle où l’on voit aussi les armoiries des donateurs. La représentation de la cène est plus récente. Elle est due à Léon Moynet.

Le réalisme des représentations du Christ souffrant n’étonnait guère à cette époque. On ne crucifiait plus au XVI^ème siècle, mais le spectacle de la mort, la mise au pilori, les exécutions publiques, les tortures infligées par les tribunaux civils ou l’inquisition étaient présents à tous les esprits de même que les exactions des armées en campagne. Les scènes sanglantes de la « Passion du Christ », film controversé de Mel Gibson ont choqué certaines sensibilités modernes !

Enfin, tableaux et statues sont ornés d’objets, de plantes dont la signification nous échappe souvent. Les spécialistes se sont naturellement penchés sur cette question et nous disposons de travaux détaillés. Voir par exemple :

http://www.extra-edu.be/pdf/GF_Fleurs_10nov.pdf

Pour l’homme du moyen-âge, l’objet, sa représentation, ses pouvoirs sont étroitement mêlés. Les classifications sont liées aux couleurs, à l’aspect, aux formes et reposent parfois sur le jeu des mots, l’étymologie, la tradition. Ainsi se mêlent les paraboles bibliques, les vertus médicinales réelles ou supposées de végétaux et de minéraux, les interprétations des clercs. Au-delà de l’admiration portée à l’habileté des artistes (anonymes), un secours érudit est nécessaire. Ce rôle fut parfaitement rempli par Malika Boumasa.

D’autres journées ?

Les œuvres   ont bénéficié d’une attention particulière en tant que « chefs d’œuvres » recensés dans le Parc régional. Quarante statues remarquables ont été répertoriées, et d’autres de moindre notoriété méritent une visite. L’Association des Amis du Parc ne manque pas de perspectives en ce domaine. L’exploration du patrimoine issu de la sainterie de Vendeuvre, d’une toute autre nature, est également envisagée. Il y aura donc sans nul doute d’autres rencontres tout aussi passionnantes.

L’Association de sauvegarde du patrimoine de Piney et alentours (ASPPA) se réunit régulièrement et la publication des brochures initiée par M. Thiennot se poursuit à un rythme soutenu.

Vingt et un titres sont actuellement disponibles au prix de 1,50 € pour les brochures simples et de 3 € pour les modules doubles.

En voici la liste pour les personnes intéressées.

11-01 .Histoire du domaine de Rachisy depuis l’Abbé Guillaume.

11.02. La légende du Poirier au loup du moulin de la Gruyère.

11.03. Du château de Coclois au hameau de Brantigny.

11.04. La boutique des jouets en tissus bourrés.

11.05. Marie de Médicis chez le Duc de Piney.

11.06. Le cahier de ma mère, à Pougy, début 1900.

11.07. Les chevaux de mon oncle au prieuré de Lesmont (1940)

11.08. Qui a détruit Sellières ?

11.09. Pinois de Nouvelle France (1). Isaac et Barbe.

11.10. Les marmites de Verdun : un Pougiat sous les bombes.

12.01. 60 soupes d’arrière-grand-mère de campagne.

12.02. Les ducs de Piney (1) : François de Luxembourg.

12.03. La vraie histoire du tableau de l’église de Piney.

12.04. Le « Tapissier de Notre-Dame ».

12.06. Piney : le grand incendie.

12.07. Luyères : les trésors d’une église.

12.08. Piney, sans l’histoire de ses Ducs.

12.09. Templiers de Bonlieu et Comtes de Brienne.

12.11. Le vieux parler pinois.

12.12 Les moulins de Longsols.

Il est possible de se procurer ces travaux à l’ASPPA 21 rue Basse 10220 Piney. valeursdavenir@laposte.net

La dernière réunion le samedi 13 octobre a permis aux passionnés de se retrouver au Tadorne à Piney et d’échanger informations et projets. Tous les habitants de la contrée peuvent adhérer à l’association ( 10 € par an) participer à la collecte d’informations ou de photographies et pour ceux qui le souhaitent à la rédaction de brochures. Les adhérents reçoivent également une lettre mensuelle : « Valeurs d’Avenir ».

Nul besoin d’être féru d’histoire ni rat de bibliothèque (encore que nulle compétence ne soit à négliger !). Comme il fut dit et répété lors de la dernière assemblée, les paysages et gens d’aujourd’hui seront le patrimoine de demain. Grâce à la numérisation des documents, il est facile de verser au fonds commun les images et les textes qui parfois dorment dans quelque carton ou vieille valise. 

Le bulletin municipal de Mesnil-Sellières : novembre 2012. Avec au sommaire les inforamtions municipales, l'agenda, le programme de la cérémonie du 11 novembre, des souvenirs de la grande guerre ( Les gardes-voie de la ligne Troyes -Vitry-le-François ).

Clic ici.

La CONFERENCE 

de M. Jean Lefèvre

aura lieu à Saint-Julien les Villas 

à la maison du Patrimoine 

Samedi 17 novembre à 16 heures.

Ci-dessous: La page IV de la brochure que vient de sortir l'ATEC (Association Troyes Cartophile). Marcel Azzola et Jean Lefèvre.

Je vous informe que mon ami Jean Lefèvre donnera une conférence sur  l'accordéon le samedi 17 novembre à 16 heures à l'auditorium de la maison du Patrimoine de Saint-Julien les Villas. (Derrière la mairie).

Cette conférence intitulée "Amour, Délice et Accordéon" est donnée sous l'égide de l'ATEC (Association Troyenne d'études cartophiles).

Le conférencier expliquera comment l'accordéon est passé du bouge au conservatoire. Il  produit aujourd'hui des artistes de haut niveau, bien que l’instrument traîne encore derrière lui une mauvaise réputation due à ses origines laborieuses. Selon Jean Lefèvre "le gros musette qui tache" n'est plus de mode, mais a toujours ses partisans. 
De nombreuses cartes postales  illustreront le sujet, certaines étonnantes comme cette "phalange troyenne" prise sur les marches du Musée du Vauluisant en 1931 qui représente une trentaine d'instrumentistes et leurs professeurs, tout ce beau monde habillé comme pour une noce et possédant des instruments modernes. 
Une autre Carte montre un grand-père à l'accordéon diatonique et son petit- fils au "jazz" proposant ses services pour faire danser. 
Etonnant destin d'un instrument qui a charmé Louis-Philippe, roi des Français, fait danser la pègre et joue Bach aujourd'hui avec des orchestres symphoniques.
Je vous recommande tout à fait cette sortie culturelle.

Louis

La conférence donnée par J.C Génot à Mesnil-Saint-Père le 20 octobre dernier a fait salle comble.

Temps fort des « Rencontres des naturalistes de Champagne-Ardenne. » et intitulée « Forêts sauvages », la soirée bénéficiait en outre du soutien du PNRFO, de la Ligue de l’enseignement de l’Aube et du Conseil régional. Les Amis du Parc naturel régional (AAP) s’étaient associés à cette initiative, et simple adhérent curieux, je vais tenter de restituer ici, en toute humilité, mes impressions.

Qui est Jean-Claude Génot ?

Jean-Claude Génot est ingénieur écologue, chargé de la protection de la nature au Syndicat de coopération pour le Parc naturel régional des Vosges du Nord. Il participe au programme Homme et biosphère de l’UNESCO et assume la responsabilité d’une coopération scientifique avec la réserve de biosphère Belarus. En tant que professionnel de la conservation de la nature, il coordonne un programme d’étude et d’inventaire consacré au patrimoine naturel. Il a mis en place un réseau d’espaces protégés dans les Vosges du nord et s’intéresse tout particulièrement à la gestion forestière. Il organise des sessions de formation pour l’institut Eco-Conseil de Strasbourg.

Ornithologue, il a publié de nombreuses études notamment sur la chouette chevêche (Thèse de doctorat) et les rapaces nocturnes.

On trouvera sur le site de l’association « Forêts sauvages » ( Fonds pour la naturalité des écosystèmes) nombre de références à des travaux auxquels il est associé. http://www.forets-sauvages.fr/

Journaliste écrivain pour la nature et l’écologie (JNE), Jean-Claude Génot y a publié un article «Des forêts pour qui et pour quoi ? » tirant un bilan de l’année 2011, année dite « de la forêt » et posant des questions qui ne nous sont pas indifférentes, dans l’espace du PNRFO en grande partie forestier.

 http://jne-asso.org/blogjne/?tag=forets-sauvages

Biodiversité. Naturalité.

En premier lieu, Jean-Claude Génot s’attacha à préciser des notions dont le langage courant use  et parfois abuse. La biodiversité par exemple, terme « qui a réussi » dans l’opinion, mais peut recouvrir des réalités multiples allant de réelles préoccupations scientifiques à des usages banalisés voire carrément commerciaux. Considérée comme « gestion de la nature », la préservation de la biodiversité pose la question de ce qu’est cette nature-là, de son authenticité, de son état passé ou à venir. Le vocabulaire anglo-saxon offre une gamme de qualificatifs exprimant ces états de nature, de la nature « profonde » peu ou pas accessible à la nature modifiée par l’homme. « L’authenticité » de la nature suppose la définition d’un état de référence, un « degré de nature »

A titre d’exemple, j’emprunte le schéma ci-dessous au travail de Daniel Vallauri.

Exemples d’éco-socio-systèmes de la France contemporaine, présenté par naturalité croissante :

1. le parvis de La Défense (Paris) ;

2. les jardins à la française (Versailles) ;

3. un jardin d’inspiration écologique (à imaginer) ;

4. le bocage du Champsaur (Haute-Alpes) ;

5. une plantation intensive de Pin maritime (Landes) ;

6. une chênaie cathédrale âgée (Tronçais) ;

7. une pessière jardinée (Jura) ;

8. une Réserve naturelle intégrale de petite surface (Ile

de la platière) ;

9. une grande Réserve naturelle intégrale (Vercors

Application à l'évaluation des forêts et de la qualité ... - WWF France

www.wwf.fr/.../biodiversite-naturalite-application-a-l-evaluation-des-...

La précision des notions n’est pas secondaire. J’ai vu,  ailleurs,  vanter la « naturalité des caramels colorants » et j’ai appris que « Fleury-Michon parie sur la naturalité ? Comment ne pas se perdre dans la « jungle des mots »  selon l’expression empruntée à D. Vallauri ?

En Europe, les forêts multiséculaires existent principalement à l’Est (Pologne, Biélorussie, Russie). On estime que 35 % des écosystèmes sont des milieux nouveaux, aléatoires. L’état de référence à un passé lointain compte moins que la dynamique observée quel que soit l’héritage anthropique. Quelques principes   ( parfois décoiffants pour l’apprenti écologue) ont été énoncés :

L’espèce rare vaut l’espèce commune.

L’espèce autochtone vaut l’espèce exotique.

Le processus est plus important que l’état.

Questions sur la biodiversité.

La notion de biodiversité peut être porteuse de confusions. On lui associe par exemple la primauté de milieux ouverts qui sont en réalité des milieux rajeunis. La gestion de la nature est présentée comme une obligation pour préserver la biodiversité, « la nature » étant menacée. Mais la nature protégée est-elle « naturelle » ?

Ne faut-il pas plutôt laisser faire la nature ?

Cette solution se justifierait pour des motifs scientifiques (besoin de références), économiques (faible coût) éthiques et spirituelles (un monde à part porteur de valeurs symboliques et d’un pouvoir émotionnel)

L’observation de sites évoluant après l’abandon de terres agricoles ou même sur des sites industriels abandonnés montre une reprise des boisements spontanés. Dans le passé, des périodes de guerres, d’épidémies ont amené la disparition d’espèces, puis l’évolution vers ce qui peut être considéré comme une nouvelle nature initiale.

Les cas extrêmes récents comme Tchernobyl avec disparition de la présence humaine sont des lieux d’observation : une certaine nature reprend ses droits dans un milieu irradié !

Naturalité en action.

JC Génot cite François Terrasson

 « Vous aimez la nature ? Foutez-lui la paix ! »

 Et à plusieurs reprises Robert Hainard.

L’exposé s’appuiera sur des photographies prises essentiellement dans les territoires préservés d’Europe de l’est.  Ils se caractérisent notamment par l’importance du volume de bois mort, le nombre de vieux et très vieux arbres. On y trouve des hêtres de 480 ans alors qu’ils sont habituellement coupés entre 120 et 150 ans. Les « chandelles », base de troncs brisés y sont nombreuses.

L’exemple de la Bavière est particulièrement parlant et peut être dérangeant : 19 000 ha de réserve intégrale dans laquelle la monoculture de conifères a favorisé la prolifération de scolytes. Les arbres meurent et une nouvelle forêt, plus diversifiée et résistante naîtra. L’homme n’intervient pas.

Ailleurs, de vastes espaces se sont trouvés préservés, la présence humaine y étant marginale ou interdite. Là sont présents les « cinq grands » : le loup, le lynx, l’ours, le bison et l’élan. Il faut, pour bénéficier de l’expérience de JC Génot se reporter à ses nombreux ouvrages. Il écrit par exemple :

"Aux personnes de mon entourage qui se croient complices de mon engagement en faveur de la nature en me disant que la nature a besoin de l'homme, je réponds inlassablement que c'est tout à fait le contraire et que notre manque d'humilité nous empêche de dire que c'est nous qui avons besoin de la nature…Le paradoxe est de dénaturer la nature en voulant la protéger, de la rendre dépendante des activités humaines, et donc de la maintenir à la merci de changements d'orientation de plans de gestion selon la mode du moment. Ainsi depuis plusieurs années, des "espaces naturels" subissent fauchages, implantation de moutons ou de bovins rustiques pour les maintenir artificiellement au stade de milieux ouverts, qui sans ces efforts évolueraient "naturellement" vers une forêt.

Un manque de modestie conduit à développer ces méthodes de gestion au nom de la protection de la biodiversité, que certains prétendent même "améliorer", sans que ce point de vue soit totalement avéré, et alors que les conséquences du changement climatique nous restent encore largement inconnues. »(Dans « La nature malade de la gestion. »

Jean-Claude Génot dénonce une rhétorique qui risque d'embrouiller les amoureux de la nature… « L'homme est-il aussi sûr de ses fraîches et fragiles connaissances pour prétendre faire mieux pour protéger la nature que la nature elle-même ? »

Au cours du débat, JC Génot aura l’occasion de préciser certains des thèmes abordés. La naturalité biologique est un mythe en Europe, l’empreinte humaine remontant à la maîtrise du feu. Cependant de grandes réserves naturelles ont été constituées en Europe de l’Est du fait des difficultés d’accès (naturelles ou politiques) et de la faible densité des populations. Dans certains pays, le rapport à la forêt revêt un caractère culturel lié à des mythes originels (Allemagne) ou à des pratiques ancestrales (collecte des baies, des champignons, goût pour les repas en plein air. Ce lien est moins fort dans les pays latins. La peur du « laisser faire » est répandue dans la population. La friche, l’abandon renvoient à des représentations collectives négatives liées à l’histoire des catastrophes vécues (guerres, épidémies, famines). La question est la place d’une naturalité contrôlée intégrant des éléments de dynamique forestière (gros arbres, arbres morts…), des éléments économiques et des éléments humains pour une sylviculture multifonctionnelle.

Enfin, JC Génot fit part de son scepticisme par rapport aux politiques nationales, mettant l’action sur les actions locales.

On trouvera une bibliographie partielle des œuvres de JC Génot ici :

http://www.libfly.com/jean-claude-genot-auteur-275476.html

La pêche traditionnelle dans certains étangs de la Forêt d’Orient est bien connue des amateurs…et des professionnels de la restauration.

Des étangs artificiels.

En marge de nos Grands lacs, beaucoup plus récents et au cœur de la forêt, entre la loge-aux-Chèvres et la Villeneuve-au-Chêne, subsistent des « chaînes d’étangs ».  « Les grandes régions d’étangs existent naturellement en Champagne humide, dans la zone des argiles et des grès verts où ils trouvent un fond imperméable » écrit JL Peudon («  Aux origines d’un département, l’Aube en Champagne.» p 113 et suivantes) Formation naturelle à l’origine, l’eau de ruissellement suivant la pente se trouve à certains endroit ralentie et forme un étang plus ou moins vaste. L’innovation humaine a consisté à endiguer les cours d’eau par des levées de terre (chaussées). Une vanne ou « moine » permet la vidange. La mise en œuvre systématique de ces aménagements est due aux abbayes et aux commanderies qui bénéficièrent d’importantes donations et réalisèrent des acquisitions dans la contrée à partir du XI^ème siècle. On cite particulièrement Montiéramey,  les cisterciens de Larrivour et les Templiers de la Forêt d’Orient, mais certains seigneurs laïcs n’ont pas négligé la ressource offerte par les étangs.

La pêche traditionnelle.

L’élevage et la consommation du poisson faisaient partie des ressources des communautés religieuses. Les carpes de certains  étangs étaient réputées jusqu’à Paris dit-on. La pratique n’a guère changé.

La pêche se fait à l’automne. La partie basse de l’étang nommée « poêle » va servir de refuge au poisson durant la vidange. Il suffira d’y tendre des filets. Une grille placée en travers du moine empêche les évasions. On capture ainsi gardons, tanches, brochets et carpes. L’étang de la Petite chaussée à la Loge aux Chèvres et celui du Parc aux Pourceaux, le plus vaste (40 ha) situé sur le finage de La Villeneuve au Chêne ont ainsi livré leur provision aux nombreux acquéreurs. La presse nous apprend que des carpes forcières dépassant les 15 kg ont été sorties.

Le produit de la vente servira notamment à l’entretien des étangs. Ceux-ci ont tendance naturellement à s’envaser. Livrés à eux-mêmes la végétation y reprendrait naturellement le dessus.

Dans certaines contrées, la période d’assèchement était mise à profit pour cultiver la terre. Les anciens manuels d’agriculture suggéraient d’ensemencer le fond de l’étang, notamment en navets, pour y favoriser la vie future des poissons. Car c’est d’une véritable pisciculture dont il s’agit, chaque étang de la chaîne recevant une population à divers stades de développement et des espèces en proportions maîtrisées.

La saison 2012 fut paraît-il excellente et la pêche bénéficia d’un temps superbe. 

GLB.

Images de P. Garraud

Malgré une météo défavorable, les petits monstres guidés par l’Association familiale ont parcouru les rues du village.

Comme de coutume, l’accueil chaleureux des Maillotins récompensa les courageux esprits malins.

Un goûter copieux permit à tous de récupérer dans la salle de l’Espace maillotin, avant la distribution générale des confiseries récoltées.

La générosité des habitants devrait éviter pour l’année à venir tout mauvais sort de s’abattre sur la commune !

L’AFMS remercie tous les participants, les parents accompagnateurs et les donateurs. Actuellement, sorcières, diablotins et démons s’efforcent de se transformer en anges pour rédiger leur lettre au Père Noël !

La cérémonie du 11 novembre a revêtu cette année un caractère tout particulier, grâce à une suggestion transmise par M Eric Bonvalot (Comité local du Souvenir français).

Après le traditionnel dépôt de gerbes sur les tombes, une assistance nombreuse se dirigea vers le monument aux morts.

Là, les enfants interprétèrent « La lettre à un poilu » chanson composée en hommage  aux victimes du conflit mondial.

La préparation avait été assurée par les jeunes de l’Eveil et des enfants de l’école menés par Corinne Boutiot, directrice à Mesnil-Sellières.

Après le salut aux couleurs, face à l’Espace Maillotin, l’air fut repris en chœur par une partie de l’assistance.

«  Mon cher Goulven, tu n’avais pas vingt ans…

Tu es tombé par un petit matin

Dans une attaque du côté de Verdun… »

La solennité habituelle de la cérémonie fut ainsi chargée d’une émotion renouvelée. L’an dernier, les classes de Mesnil-Sellières avaient préparé une exposition consacrée à la Grande guerre. Cette année c’est un chant qui permettait de faire revivre les souffrances et le sacrifice des poilus, afin que le souvenir se transmette.

Herodote.net lance cette pétition afin que soient dissociées les commémorations du Centenaire de la Grande Guerre et du 70e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale.

Nous demandons, contrairement au vœu présidentiel, que le 70e anniversaire de la chute du nazisme soit célébré en 2015, et non associé au Centenaire de la Grande Guerre et au rappel des souffrances des «poilus» des deux camps, en 2014.

Voir à ce propos notre article : 1944-2014 : la commémoration de trop.

La pétition sera adressée par Herodote.net au Président de la République française le 20 décembre 2012.

Elle sera accompagnée de la liste de tous les signataires, avec leur prénom et nom (à l’exclusion des courriels, lesquels sont confidentiels).

Nous vous invitons à la signer et la faire suivre à vos proches.

Monsieur le Président de la République,

En 2014, tous les Européens se recueilleront dans le souvenir de la Grande Guerre (1914-1918).

Ensemble, nous nous interrogerons sur ses causes et les moyens d'éviter que semblable folie ne se reproduise jamais.

Pour ne pas brouiller ce message et conserver aux commémorations du Centenaire toute leur valeur pédagogique, nous vous demandons instamment de ne pas les associer au souvenir des opérations militaires de 1944 sur notre sol.

Nous vous demandons de réserver plutôt à 2015 la commémoration, avec nos amis européens, des grands événements qui ont accompagné la chute du nazisme et l'avènement d'une nouvelle ère de paix.

Dans cette attente, Monsieur le Président de la République, recevez nos respectueuses salutations au nom de tous les signataires de la présente pétition,

La rédaction du site Herodote.net